Une vieille maitresse

Publié le par brad91

Catherine Breillat a construit sa célébrité et sa renommée à travers le monde grâce à son style radical, sans concession et à une vision on ne peut plus malsain du sexe et de l'amour. Le recours à des acteurs non professionnels et provocateurs tel que Rocco Siffredi conforté son statut de réalisateur (elle ne souhaite pas qu'on la nomme "réalisatrice) anticonformiste.

Qu'en est-il de son nouveau film, Une vieille maîtresse, sélectionné cette annnée à Cannes ?

Une vieille maîtresse - Asia Argento et Fu'ad Ait Aattou

Après avoir vu l'affligeant Romance X et le singulier Parfait amour, je dois avouer que je suis plus qu'agréablement surpris par ce nouvel opus. En effet, pour la première fois dans un de ses films, il y a de l'amour, de la passion. Le réalisateur a osé montrer des personnages heureux même s'ils finiront ineluctablement par se consommer. Le rythme lent et contemplatif ainsi que les plans fixes participent à l'instauration d'une tension latente entre les deux personnages. Catherine Breillat parvient, grâce au simple bruit du feu qui crépite à faire naître dans une ambiance qui se veut paisible, un sentiment de menace. C'est fort.

Les acteurs, Asia Argento et le nouveau venu Fou'ad Ait Aattou forment un couple terriblement sensuel et incarnent à merveille ces héros déchirés qui vont s'aimer envers et contre tous. Catherine Breillat est parvenu à établir une réelle complicité entre ces comédiens. Cependant, elle n'est pas parvenu à faire de Claude Sarraute une actrice. Son jeu indigne du rôle qu'elle porte est le point faible du film; A aucun on ne croit en son personnage dont elle semble se foutre éperdumment. C'est regrettable.

Enfin, nous pouvons également regretter que la recontruction du Paris du 19e siècle soit aussi raté. Peut-être est ce la faute à un manque de moyens ? Quoi qu'il en soit il est malheureux d'avoir choisi comme plan de coupe une vue de la conciergerie à Paris...

Situé entre L'anglaise et le Duc de Romher et Les liaisons dangereuses de Frears, Une vieille maitresse emballe le spectateur.



Publié dans Critiques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Catherine Breillat signie là un film totalement impersonnel, ni souffre, ni passion... Le vide ! Un comble quand même quand on pense à l'oeuvre originale d'une réelle puissance délicate qu'elle aurait pu transcender... Et oui Sarraute est insuportable ! lol
Répondre